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« jamais été assez tendre »
dimanche 18 décembre 2005, par
Un extrait du blog de François Bon, où l’on peut suivre tous les aspects de sa pratique d’écriture. Ici il parle de l’atelier d’écriture du groupe d’apprentis mécaniciens du CIFAP de Pantin.
"Et paradoxe éternel de l’atelier : on travaille sur les objets, il y a une contrainte formelle précise, mais maintenant que la confiance est établie l’écriture recueille bien au-delà. Elle accueille ce qu’on porte de souffrance, qui est lié intimement au parcours scolaire et ce qui vous a mené là, elle porte ces phrases inimaginables et de syntaxe très précise : « jamais été assez tendre » et le rôle ici décalé de l’adverbe."
Source : http://www.tierslivre.net/spip/article.php3?id_article=201
Belle et émouvante phrase que ce "jamais été assez tendre" !
Messages
1. > « jamais été assez tendre » , 30 décembre 2005, 23:46, par Marcelle
« Toujours été trop tendre » pourrais-je répondre, une chose un peu molle qui surprend énormément si elle cesse un moment d’être gentille... sauf dans la vie professionnelle où je campe souvent gelée sur des principes, suivant ce que disait Albert Einstein :« Ne faites jamais rien contre votre conscience, même si l’état vous le demande » On reste songeur !
Mais Hermann Hesse a écrit : (Je ne sais pas dans quoi) « La tendresse est plus forte que la dureté, l’eau est plus forte que le rocher, l’amour est plus fort que la violence »
Le Yi King dit à peu près la même chose pour la force de l’eau, mais pour moi dans tendresse il y a friable, quelque chose qui se délite, qui s’use au contact d’une roche plus dure. Attention la tendresse devient un mot qui fait vendre... Cette tendresse là sent la poussette de bébé qui s’étale, tank de luxe, enveloppé de coton, le bébé dedans c’est la poupée sur l’étagère, la tendresse est dans le moelleux de l’emballage, pas dans la douceur du corps qui aurait pu le tenir.
Déjà mes propos suintent la rugosité des mes principes, plus la tendresse embuée de mes yeux devant le crane rond des nouveau-nés