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Jean-Claude Bologne, Histoire de la conquête amoureuse

lundi 24 décembre 2007, par kl loth

Quelques notes sur un passionnant ouvrage qui aborde la conquête amoureuse sous l’angle historique.
Les diverses approches de la "drague" sont resituées avec objectivité, qu’il s’agisse de leur contexte historique, ou de la nature du point de vue...


Jean-Claude Bologne, Histoire de la conquête amoureuse. De l’Antiquité à nos jours, éd. du Seuil, 2007

"La drague ne m’intéresse cependant que lorsque la proie est désignée, et qu’il faut se décider à l’aborder. [...] Il faut distinguer le désir de plaire de sa concrétisation." (p. 9)

"Le sujet d’études est foisonnant, fascinant. Une seule constante : la réponse n’est jamais assurée, et le premier pas est celui du risque." (p. 10)

"Si l’on séduit aujourd’hui la fille et non ses parents, c’est parce qu’elle a la liberté de son choix. Liberté, égalité... La drague serait-elle républicaine ? La question n’est pas qu’anecdotique. Les Romains ont découvert la nécessité de séduire auprès des affranchies, qui ne dépendent que d’elles-mêmes. C’est aujourd’hui la libération de la femme qui rend la drague nécessaire. De quoi, peut être, réhabiliter le concept." (p. 17)

"La correspondance amoureuse changera de caractère à partir des années 1900, lorsque la carte postale concurrencera la longue missive : des formulations plus brèves, ainsi que les formules stéréotypées imprimées au verso faciliteront la déclaration et banalisera l’aveu dans les clichés du grand amour." (p. 164)

"Tel est le paradoxe de la drague, sur lequel, sans l’avoir toujours bien identifié, butent tous les discours : si le charme dépend de facteurs inconscients et incontrôlables, à quoi bon draguer ? Si la spontanéité est un atout de la personne séduisante, mimer la séduction engendre un artifice contraire à la séduction !" (p. 341)

[À propos du best-seller de Desmond Morris, The Naked Ape [1967], traduction J. Rosenthal, Paris, Grasset, 1968, p. 50-51]
"[...] en insistant sur la tonalité vocale plus que sur le contenu du message (« se murmurer de doux riens »)". (p. 344)